Quel lien entre stress et ulcères ?

Durant de nombreuses années, on a cru que l’ulcère, cette lésion affectant la paroi interne de l’estomac ou du début de l’intestin, était provoqué par l’anxiété. Toutefois, cette conception est à nuancer. Cette idée reçue provient du fait que le stress mental peut exacerber des douleurs gastriques. Bien que ce stress n’engendre pas directement les ulcères gastro-duodénaux, il en intensifie les manifestations.

Le stress et l’anxiété persistants ne sont pas capables de provoquer des ulcères gastriques. En revanche, ils compromettent le processus de réparation de l’organisme. Un stress chronique affaiblit les défenses immunitaires et ralentit la lutte contre infections et pathologies, augmentant ainsi la susceptibilité aux ulcères. À la suite d’une intervention chirurgicale partielle de l’estomac, il arrive que des ulcères dits marginaux apparaissent. A noter qu’un stress intense, qui survient en milieu hospitalier, est un facteur reconnu dans la survenue d’ulcères.

Qu’est ce qu’un ulcère ?

L’ulcère se définit comme une plaie qui prend forme sur la peau, plus généralement, dans l’estomac et le duodénum (l’entrée de l’intestin grêle). Quand une inflammation localisée sur la paroi de l’estomac est persistante, une lésion peut alors apparaitre : c’est ce qu’on appelle un ulcère. 

Caractéristiques principales :

• Il s’agit d’une érosion de la paroi interne de l’estomac ou du duodénum.
• L’ulcère peut causer des gênes abdominales (souvent à jeun ou pendant le sommeil), des brûlures.
• En cas d’aggravation, il peut conduire à une hémorragie (sang dans les selles ou vomissements sanglants) ou une perforation de la paroi digestive, ce qui constitue une urgence médicale.

Le stress peut-il être à l’origine d’un ulcère de l’estomac ?

Une étude (1) parue dans Clinical Gastroenterology and Hepatology a établi que le stress pouvait faire grimper le risque d’ulcère peptique, indépendamment de la présence d’Helicobacter pylori ou de la prise de traitements anti-inflammatoires non stéroïdiens. Moteur discret de l’ulcère, il peut favoriser l’apparition ou l’aggravation d’un ulcère par divers mécanismes :

• En accroissant la production d’acide gastrique, rendant le milieu stomacal plus agressif ;
• En diminuant la production de mucus protecteur et de bicarbonate, affaiblissant la barrière de protection ;
• En ralentissant la régénération cellulaire, freinant la réparation tissulaire ;
• En perturbant la flore intestinale, facilitant la prolifération d’Helicobacter pylori.

Bien qu’il ne soit pas l’unique cause, le stress amplifie notablement les risques, surtout en présence d’une hygiène de vie délétère (tabagisme, alcool, alimentation carencée). Les chercheurs ont confirmé qu’il influençait aussi les comportements à risque, comme le tabagisme et la consommation d’alcool, contribuant ainsi à la survenue des ulcères (2). L’ulcère gastrique est une affection aux causes multiples, résultant d’une interaction de divers facteurs :

• L’agent le plus fréquent est l’infection par Helicobacter pylori, en cause dans 80 % des cas.
• L’usage d’anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) tels que l’aspirine.
• Le tabagisme.
• Une consommation d’alcool excessive.
• Un terrain génétique prédisposant.
• Et enfin, les émotions, l’anxiété comme élément aggravant.

Quelles sont les autres conséquences du stress au niveau gastrique ?

Chez certains sujets, des perturbations dans la sécrétion d’acide gastrique ou de mucus protecteur peuvent fragiliser la paroi stomacale, favorisant ainsi l’apparition d’ulcères. Si certaines études établissent un lien direct entre stress et ulcères, la recherche souligne qu’il induit des comportements à risque : tabagisme, manque de sommeil ou consommation d’AINS, autant d’éléments augmentant la survenue des ulcères.

Quels symptômes de l’ulcère doivent susciter l’alerte ?

Le signe le plus inquiétant est la présence de sang dans les vomissements, témoignant d’une atteinte grave de la paroi gastrique. Autre signe notable : des selles noirâtres, consécutives à la digestion du sang, appelées méléna, un sentiment de ballonnement, des douleurs abdominales, des brûlures gastriques, Et, dans les cas les plus graves, une perte pondérale induite par la diminution de l’appétit en raison de la douleur.

Les ulcères aggravés par stress sont-ils réversibles ?

La paroi gastrique dispose d’une exceptionnelle capacité de renouvellement cellulaire, particulièrement stimulée en cas d’ulcération. Ce phénomène est explicable : exposées aux sucs acides, aux aliments abrasifs et aux épices, les cellules se détériorent rapidement et doivent se régénérer sans cesse. Le véritable danger survient lorsque l’ulcère devient chronique : les cellules peuvent alors muter, accroissant le risque de cancer gastrique. Cependant, tant que cette mutation n’intervient pas, la muqueuse peut se rétablir si l’on accorde du temps à la guérison et réduit les facteurs anxiogènes.

Comment apaiser les ulcères induits par le stress ?

La méditation de pleine conscience

Cette solution peut s’inscrire dans une approche thérapeutique visant à atténuer les douleurs gastriques et à accélérer la guérison. Dans une étude (3), des femmes s’étant adonnées à 8 semaines de méditation ont remarqué une baisse de 26,4 % de leurs symptômes. 3 mois plus tard, cette baisse atteignait 38,2 %. Cette solution aide également à réguler le rythme de sécrétion du cortisol.

Les plantes en soutien

La gestion de vos émotions peut également passer par la prise de compléments alimentaires relaxants formulés avec des plantes comme les plantes adaptogènes, dont les effets sont avérés sur l’état anxieux. Ces remèdes naturels vous aident à mieux résister à la pression ambiante, aux sources de stress qui vous entourent et vous minent. Misez sur la Rhodiola, une plante modulant les neurotransmetteurs qui restaurent l’équilibre nerveux. C’est d’ailleurs cette plante qui a été intégrée dans la solution Eclaircy, un complément à l’efficacité prouvée combattant le stress chronique et ses nombreuses manifestations (perte de concentration, humeur maussade, baisse de motivation.)

L’alimentation : une solution clé

Certains aliments sont pourvus de propriétés anti-ulcérogènes. Le chou, par exemple, renferme de la S-méthylméthionine, un principe actif contribuant à la la cicatrisation. Une étude a démontré que quand les traitements classiques échouaient, 86 % des patients avaient vu leurs douleurs s’atténuer moins de 15 jours après ingestion de jus de chou.

(1) Psychological Stress Increases Risk for Peptic Ulcer, Regardless of Helicobacter pylori Infection or Use of Nonsteroidal Anti-inflammatory Drugs Clinical Gastroenterology and Hepatology 13.

(2)Psychological stress increases risk for peptic ulcer, regardless of Helicobacter pylori infection or use of nonsteroidal anti-inflammatory drugs Susan Levenstein, Steffen Rosenstock, Rikke Kart Jacobsen, Torben Jorgensen. 

(3) Influence of Standardized Nursing Intervention Combined with Mindfulness Stress Reduction Training on the Curative Effect, Negative Emotion, and Quality of Life in Patients with Chronic Gastritis and Gastric Ulcer
Hongmei Xiao 1, Zhibin Zhao 1, Cuijuan Zhang 2, Jimin Wang.

(4) Cheney, G. (1949). Rapid Healing of Peptic Ulcers in Patients Receiving Fresh Cabbage Juice. California Medicine, 70(1), 10.